En tant qu’auto-entrepreneur, l’argent que vous gagnez vous appartient entièrement, mais il n’arrive pas sur votre compte tout seul comme un salaire classique. Eh oui, vous êtes à la fois le boss et l’employé, ce qui veut dire que vous gérez tout, y compris votre rémunération. Si cette liberté est séduisante, elle peut aussi soulever des questions : comment se payer ? Combien ? Et surtout, doit-on obligatoirement émettre une fiche de paie comme pour un salarié ? On décrypte tout ça ensemble, pour vous permettre de gérer votre rémunération sans stress et en toute simplicité 😉
Pour ceux qui préfèrent une version rapide et concise de ce contenu, découvrez notre vidéo explicative sur comment se verser un salaire en micro-entreprise en 2025 👇
Comment se rémunérer en tant qu’auto-entrepreneur ?
La bonne nouvelle quand on est auto-entrepreneur, c’est qu’on peut se rémunérer librement, sans règles trop contraignantes. Vous décidez combien et quand vous vous versez de l’argent, car, après tout, c’est votre entreprise !
Pour vous payer, il vous suffit de transférer l’argent de votre compte dédié (professionnel ou non) vers votre compte personnel. Cela dit, cette liberté implique aussi de bien gérer vos finances, car tout ne peut pas aller directement dans votre poche. Une partie de votre chiffre d’affaires doit être mise de côté pour les cotisations sociales et les impôts.
💡 À savoir : Même si un compte bancaire professionnel n’est pas obligatoire en-dessous de 10 000 € de chiffre d’affaires annuel, ouvrir un compte dédié peut vous aider à mieux suivre vos finances et à séparer vos dépenses personnelles et professionnelles.
Les différences entre salaire et revenus d’auto-entrepreneur
En tant qu’auto-entrepreneur, on ne parle pas de salaire à proprement parler mais de revenus. Voici la différence entre ces deux notions 👇
Le salaire (classique) : C’est ce qu’un employé reçoit chaque mois, en échange de son travail, sous la forme d’un virement accompagné d’une fiche de paie. Ce montant est fixé dans un contrat de travail, et les cotisations sociales sont prélevées à la source.
Le revenu d’un auto-entrepreneur : Ici, pas de contrat, ni de montant fixe. Vous êtes payé selon votre chiffre d’affaires, c’est-à-dire ce que vous facturez à vos clients. Après avoir réglé vos cotisations sociales et éventuellement vos impôts, le reste représente ce que vous pouvez vous verser.
💡 À savoir : Il est tout aussi important de noter que chiffre d’affaires ≠ revenu. Pour en savoir plus, nous vous invitons à découvrir notre article sur le sujet.
Les étapes pour calculer sa rémunération nette
En théorie, aucun plafond ou minimum réglementaire n’encadre la rémunération d’un auto-entrepreneur. Vous êtes donc totalement libre de définir le montant que vous vous versez chaque mois. Pour définir au mieux votre rémunération nette, voici les 5 étapes à suivre :
Étape 1 : Calculez votre chiffre d’affaires brut
Votre chiffre d’affaires brut, c’est la somme totale que vous avez facturée à vos clients sur une période donnée. Attention, si vous êtes assujetti à la TVA, n’oubliez pas de la déduire pour obtenir votre montant hors taxes.
Étape 2 : Déduisez les cotisations sociales
En tant qu’auto-entrepreneur, vos cotisations sociales sont un pourcentage de votre chiffre d’affaires. Ce taux dépend de la nature de votre activité :
- 12,3 % pour la vente de marchandises.
- 21,2 % pour les prestations artisanales ou commerciales.
- 24,6 % pour les professions libérales.
Par exemple, pour un chiffre d’affaires de 3 000 € en prestations de services, vos cotisations s’élèveront à environ 738 €.
Étape 3 : Prenez en compte vos prélèvements fiscaux
Si vous avez choisi le prélèvement libératoire, ajoutez un pourcentage en fonction de votre activité :
- 1 % pour la vente de marchandises.
- 1,7 % pour les prestations commerciales ou artisanales.
- 2,2 % pour les professions libérales.
Sinon, vos impôts seront calculés et payés lors de votre déclaration annuelle de revenus.
Étape 4 : Pensez à vos éventuels frais professionnels
Bien que le régime auto-entrepreneur ne permette pas de déduire directement des frais professionnels, il est important de les prendre en compte pour avoir une vision réaliste de votre rentabilité. Cela inclut vos achats, vos déplacements, ou encore vos abonnements professionnels.
Étape 5 : Calculez votre revenu net disponible
Une fois toutes ces étapes franchies, vous obtenez le montant que vous pouvez réellement transférer sur votre compte personnel.
Prenons un exemple concret, disons que vous facturez 2 500 € ce mois-ci. Sur ce montant :
- Vous payez environ 24,6 % de cotisations sociales si vous êtes dans les services (soit 615€).
- Si vous avez opté pour le prélèvement fiscal libératoire, il faudra ajouter 2,2 % (environ 55 €).
- Imaginons un montant de 500€ pour l’ensemble de vos outils et frais professionnels
- Au final, votre revenu net serait d’environ 1 330 €.
Comment définir son salaire mensuel en tant qu’auto-entrepreneur ?
Déterminer votre « salaire » mensuel peut être un véritable défi, surtout quand notre chiffre d’affaire peut varier d’un mois à l’autre. Votre rémunération doit être adaptée à vos besoins tout en tenant compte des fluctuations de revenus et des charges à venir.
Pourquoi définir un salaire fixe ou variable ?
Choisir entre un salaire fixe ou variable ne dépend que de vous, de vos priorités et de vos préférences en matière de gestion financière. Chaque option présente des avantages et des inconvénients à prendre en compte.
Un salaire fixe : pour la stabilité et la régularité
Définir un salaire mensuel fixe peut être une excellente idée, surtout si vous souhaitez sécuriser vos finances personnelles. Cela vous permet :
- De planifier votre budget personnel et familial avec une meilleure visibilité
- D’épargner ou de répartir vos revenus plus facilement
- De simplifier votre gestion comptable en vous imposant une discipline financière
💡 Astuce : Pour fixer ce montant, basez-vous sur votre chiffre d’affaires moyen sur plusieurs mois afin de ne pas surestimer vos capacités !
Un salaire variable : pour s’adapter aux fluctuations de l’activité
Un salaire variable est plus flexible et convient particulièrement aux auto-entrepreneurs dont l’activité est saisonnière ou irrégulière. Cette méthode vous permet :
- De vous rémunérer en fonction de la performance de votre entreprise
- De conserver davantage de trésorerie lors des mois où l’activité est plus faible
- D’augmenter vos revenus lorsque votre chiffre d’affaires est exceptionnellement élevé
Mais attention car cette approche peut rendre la gestion de votre budget personnel plus compliquée.
Comment anticiper les charges sociales et fiscales ?
En tant qu’auto-entrepreneur, vos cotisations sociales et vos impôts sont calculés directement sur votre chiffre d’affaires, mais cela ne veut pas dire que vous devez attendre la dernière minute pour les payer.
Planifiez vos cotisations sociales
Chaque mois ou trimestre, vous déclarez votre chiffre d’affaires à l’URSSAF, qui prélève ensuite vos cotisations sociales. Pour ne pas être pris au dépourvu, essayez de mettre automatiquement de côté un pourcentage équivalent dès que vous recevez vos paiements clients.
Gardez vos impôts sous contrôle
Si vous avez opté pour le prélèvement fiscal libératoire, une part fixe de votre chiffre d’affaires est directement dédiée à l’impôt. Sinon, vous devrez le régler en fonction de votre déclaration annuelle de revenus.
Évaluez vos charges annexes
Même si vos frais professionnels ne sont pas directement déductibles, ils impactent vos finances. Pensez aux dépenses régulières comme :
- Les achats de fournitures ou de matériel,
- Les abonnements professionnels (comme un logiciel de devis facture)
- Les éventuels frais de déplacement.
Créez un fonds de sécurité
Mettez en place une stratégie d’épargne dédiée. Une bonne pratique consiste à conserver 25 à 30 % de votre chiffre d’affaires mensuel dans un compte dédié pour couvrir vos charges sociales et fiscales, les fluctuations de revenus liées à la saisonnalité et d’éventuels imprévus.
Restez attentif aux seuils de chiffre d’affaires
Si vous approchez des plafonds légaux, vous pourriez être soumis à la TVA ou perdre le statut d’auto-entrepreneur. Cela aura un impact sur vos charges, alors restez vigilant.
💡 Astuce : Utilisez un outil de gestion comme Abby pour suivre vos dépenses et recettes. Cela vous aidera à anticiper et à ajuster votre rémunération au fil des mois.
Quand effectuer le virement de salaire en tant qu’auto-entrepreneur ?
Légalement, vous pouvez vous rémunérer quand vous le souhaitez… Mais avant d’effectuer un virement vers votre compte personnel, il est essentiel de vous assurer que votre trésorerie est suffisante pour couvrir vos charges et anticiper les imprévus.
Bonne pratique : adopter une régularité dans les virements
Pour éviter les à-coups financiers, il est recommandé d’adopter une routine de virement. Pourquoi ? Parce que cette méthode présente plusieurs avantages :
- Une gestion simplifiée de votre budget personnel
- Une meilleure vision de votre trésorerie professionnelle
- Un sentiment de stabilité financière
Par exemple, vous pourriez décider de vous verser un montant fixe chaque début de mois (par exemple 1 500 €), tout en ajustant à la hausse ou à la baisse si votre chiffre d’affaires change significativement sur le long terme.
Considérer les fluctuations de revenus saisonniers
Si votre activité connaît des variations saisonnières, planifiez vos virements en conséquence pour lisser vos revenus sur l’année. Voici quelques astuces :
- Calculez une moyenne annuelle : Basez vos virements sur une moyenne des revenus des 12 derniers mois pour éviter les périodes de « vache maigre ».
- Mettez de côté en période haute : Réservez une partie des revenus réalisés pendant les mois fructueux (comme l’été ou les fêtes) pour combler les mois plus calmes.
- Adaptez-vous aux périodes creuses : Réduisez temporairement vos virements pour préserver la trésorerie si l’activité ralentit.
Dois-je obligatoirement me verser un salaire en tant qu’auto-entrepreneur ?
Encore une fois, en tant qu’auto-entrepreneur, vous n’avez aucune obligation légale de vous verser un salaire. Vous pouvez très bien décider de ne pas vous rémunérer pendant un certain temps, surtout si vous débutez votre activité ou si vous souhaitez réinvestir l’intégralité de vos bénéfices dans le développement de votre entreprise.
Cependant, ne pas se rémunérer peut avoir des conséquences importantes.
Les implications fiscales de ne pas se verser de salaire
Contrairement à une société classique (EURL, SASU, etc.), où les dirigeants sont souvent rémunérés sous forme de salaires soumis à des cotisations sociales, vos revenus en tant qu’auto-entrepreneur sont directement liés à votre chiffre d’affaires.
Vos cotisations sociales sont dues même si vous ne vous versez pas de salaire. Elles sont calculées sur votre chiffre d’affaires brut, peu importe le montant que vous transférez sur votre compte personnel.
Vous ne bénéficiez pas d’une fiche de paie. Cela peut poser problème si vous devez justifier de vos revenus auprès d’un organisme, par exemple pour une demande de prêt bancaire ou de location immobilière.
Vous pourriez manquer de points pour votre retraite. Si vous ne réalisez pas un chiffre d’affaires suffisant pour valider des trimestres, cela impactera directement votre future pension. En 2025, il faut par exemple atteindre environ 1782€ brut par mois pour valider 1 trimestre.
Quels sont les impacts sur la trésorerie de l’entreprise ?
Ne pas se verser de salaire peut parfois sembler une bonne idée, notamment pour conserver un maximum de trésorerie dans l’entreprise. Mais cette stratégie peut avoir des effets pervers si elle n’est pas bien gérée :
- Manque de clarté financière : Si vous n’effectuez pas de virements réguliers pour vous rémunérer, vous risquez de mélanger vos finances personnelles et professionnelles.
- Trop de trésorerie non utilisée : Garder toute la trésorerie sur le compte de votre activité peut donner une fausse impression de sécurité, mais cela signifie également que vous ne profitez pas pleinement des bénéfices générés par votre travail.
- Risque d’utilisation impulsive : Si vous n’avez pas fixé de règles claires pour vos virements, vous pourriez être tenté de retirer des montants importants sans réellement anticiper vos besoins ou les charges futures de votre entreprise.
Auto-entrepreneur : avez-vous besoin d’une fiche de paie ?
Oui, en tant qu’auto-entrepreneur, il existe bien certaines situations où une fiche de paie (ou justificatif de revenus) peut devenir indispensable.
Les cas où une fiche de paie est nécessaire (prêt, bail, etc.)
1. Demande de prêt bancaire
Les banques exigent généralement des justificatifs de revenus pour évaluer votre capacité d’emprunt. Si vous souhaitez souscrire un prêt immobilier, personnel ou professionnel, un relevé équivalent à une fiche de paie peut rassurer les organismes prêteurs. À défaut d’une fiche de paie classique, vous pourrez fournir :
- Un relevé de compte bancaire détaillant les virements effectués depuis leur activité,
- Une attestation comptable ou une synthèse de chiffre d’affaires émise par un expert-comptable.
2. Location immobilière
Les propriétaires ou agences immobilières demandent souvent des fiches de paie pour évaluer la stabilité financière des locataires. Dans ce cas, les justificatifs les plus acceptés pour un auto-entrepreneur incluent :
- Vos déclarations trimestrielles de chiffre d’affaires à l’URSSAF
- Votre avis d’imposition
- Une attestation récapitulant vos revenus mensuels
3. Preuve de solvabilité pour des démarches administratives
Certains organismes publics ou privés peuvent demander des justificatifs de revenus pour diverses raisons : par exemple, une demande de bourse, une inscription dans une école ou un justificatif pour un service public.
4. Constitution de dossiers professionnels
Si vous collaborez avec des entreprises, certains contrats ou appels d’offres peuvent exiger un justificatif attestant de votre capacité financière.
Comment produire une fiche de paie en tant qu’auto-entrepreneur ?
Même si vous n’êtes pas salarié, il est tout à fait possible de produire une fiche de paie ou un justificatif équivalent qui détaille vos revenus. Cela peut être fait manuellement ou à l’aide d’outils spécifiques. Voici les étapes principales :
1. Comprendre les informations nécessaires à inclure
Une fiche de paie pour auto-entrepreneur n’a pas la même valeur juridique qu’une fiche de paie classique, mais elle doit inclure certains éléments clés pour être recevable auprès des tiers :
- Vos informations personnelles (nom, prénom, adresse).
- Les informations de votre activité (SIRET, type d’activité, statut d’auto-entrepreneur).
- Le montant de votre chiffre d’affaires brut sur une période donnée (mois, trimestre).
- Les montants des cotisations sociales et fiscales prélevées.
- Votre revenu net disponible après déduction des charges.
2. Utiliser un logiciel spécialisé
Pour simplifier le processus, de nombreux outils et logiciels permettent de générer des fiches de paie ou des relevés adaptés aux auto-entrepreneurs. Voici quelques options populaires :
- Excel ou Google Sheets : Une solution gratuite consiste à créer votre propre modèle en ligne, incluant vos informations et les calculs de vos revenus nets.
- Logiciels dédié et logiciels comptables : Si vous utilisez déjà un logiciel comme QuickBooks ou Sage, ils offrent souvent des fonctionnalités pour produire des rapports ou attestations de revenus. Si vous avez d’autres salariés, il peut devenir intéressant d’investir dans un logiciel dédié comme Payfit.
3. Demander une attestation à l’Urssaf ou un expert-comptable
L’URSSAF peut fournir une attestation de déclaration de chiffre d’affaires, qui est souvent acceptée comme preuve de revenus dans de nombreuses démarches. Vous pouvez aussi faire appel à un expert-comptable pour vous aider à obtenir un document certifié qui sera reconnu par les banques, bailleurs ou autres organismes.
4. Adopter une présentation claire et professionnelle
Voici un exemple simplifié de structure :
Informations personnelles | Description |
Nom et Prénom | Jean Dupont |
Statut | Auto-entrepreneur |
SIRET | 123 456 789 00012 |
Période concernée | Janvier 2025 |
Revenus et charges | |
Chiffre d’affaires brut | 2 500 € |
Cotisations sociales (24,6 %) | 615 € |
Prélèvements fiscaux (2,2 %) | 55 € |
Revenu net disponible | 1 830 € |
Un tel format est compréhensible pour les organismes tiers et facilite vos démarches.
FAQ : Fiche de paie et rémunération des auto-entrepreneurs
Puis-je utiliser un modèle standard pour ma fiche de paie ?
Non, car vous n’êtes pas salarié. Cependant, vous pouvez créer un document équivalent avec vos informations financières (chiffre d’affaires, charges, revenu net).
Quel logiciel utiliser pour générer une fiche de paie auto-entrepreneur ?
Plusieurs outils en ligne permettent de créer une fiche de paie simplifiée ou un justificatif de revenus pour auto-entrepreneurs : Excel, Google Sheets, Payfit, Quickbooks ou encore Sage.
La fiche de paie est-elle obligatoire pour un auto-entrepreneur ?
Non, la fiche de paie n’est pas obligatoire pour les auto-entrepreneurs. Il s’agit donc d’un outil utile dans certaines démarches administratives (demande de prêt, location immobilière…), mais non imposé par la législation.